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6 octobre 2010 3 06 /10 /octobre /2010 21:38

         Nous avons laissé Robert à Tours, étudiant le chant et découvrant Jean-Sébastien Bach à la chorale Jean de Ockeghem en compagnie de son professeur l'abbé Drouglazet. 

Robert-a-Tours-chez-son-grand-pere.jpgLe voici à Veigné près de Tours, où il travaille toute la journée dans la maison de ses grands-parents

         Bientôt, il obtient de ses parents de s'inscrire ou Conservatoire National de Tours et y étudie d'arrache-pied le hautbois, dans la classe de Gilbert Flory qui, découvrant en lui un élève d'exception, n'hésite pas à le recevoir plusieurs fois par semaine à son domicile dans le simple cadre de son cours. C'est ainsi qu'il brûlera les étapes et parviendra à obtenir une première médaille d'or en l'espace de quatre années seulement.

Avec-Gilbert-Flory-a-Tours.jpgPhoto récente de Robert avec son professeur Gilbert Flory, place Plumereau à Tours

      Cependant, passionné par l'écoute de France-Culture il découvre de plus en plus les musiciens contemporains et demande à entrer en classe d'harmonie puis de composition avec Jacques Albrespic, alors directeur du Conservatoire de Tours. Comme vous pouvez le voir sur ce site  à condition de descendre jusqu'à la 4e photo, Jacques Albrespic était un organiste de talent, et obtint un second Grand Prix de Rome de composition musicale en 1952 ; écorché vif, cet homme d'une immense sensibilité marqua considérablement le jeune Robert, qui plus tard accrochera son portrait dans son bureau de directeur à Issoudun.

  Jacques-Albrespic.jpg(Cliché de Daniel Besson pour "La Marseillaise du Berry")

           Entré dans la musique du 8e Régiment de Transmissions du Mont Valérien, histoire d'y faire son service militaire, il découvre Paris et rêve d'Apollinaire, le poète qui fut soldat durant la première guerre mondiale.

Robert-au-Mont-Valerien.jpgRobert en soldat, au Mont Valérien

     Il s'installe dans une petite mansarde et à peine démobilisé, plutôt que de poursuivre en classe d'instrument au Conservatoire National supérieur de Paris, il opte pour la classe de musique électroacoustique de Pierre Schaeffer où il est admis brillamment grâce aux connaissances en musique contemporaine qu'il a acquises par l'écoute de France Culture.

La mansardeRobert dans sa mansarde. Derrière lui déjà, le portrait d'Olivier Messiaen.

RBichet-GRM-01.jpgRobert travaillant au GRM (groupe de recherche musicales de Radio-France, partenaire du CNSM de Paris)

     Il commence à produire quelques oeuvres musicales, à partir uniquement de sons modifiés au magnétophone. L'informatique est encore loin ! (D'ailleurs il ne s'y fera jamais...).

      Nous sommes en 1972, époque de son mariage avec Martine Maillard.

Robert-a-Bracieux-1971.jpgRobert en 1972 dans le sentier qui ouvre sur l'allée de Bracieux, vêtu de son costume de garde-chasse.

      Robert se met  alors à enseigner l'Éducation Musicale comme Maître Auxiliaire dans divers collèges de la Région Parisienne, mais sur sa carte d'identité il refuse de noter une autre profession que "artiste", et chaque week-end il troque son costume de "professeur" contre celui de "vacataire dans les orchestres" ...  

Répétition d'orchestre à Paris - 1973Une répétition de la symphonia d'entrée d'une cantate de Bach en 1973. Le chef d'orchestre était une femme, et tous les musiciens de jeunes étudiants du Conservatoire. Il y a dans celle-ci un magnifique duo concertant entre les deux hautbois, je regrette de ne pouvoir vous la faire entendre ni vous la citer.

           ... ou encore de "musicien dans le métro"!

 

   


    Sur cette image il est accompagné de son ami André Taupin (alors en classe de violoncelle au CNSM de Paris et actuellement professeur de cet instrument au Conservatoire de Montluçon). Tous deux jouaient alors, non pas pour gagner leur vie (malgré le chapeau posé à terre par souci du décor !) mais pour le plaisir de la vie de bohême, et pour profiter de la superbe acoustique qu'offraient alors les tunnels parisiens.

      Robert ne manquait pas non plus l'occasion de diffuser sa conception de la poésie, car sur le sol vous pouvez voir tracé à la craie de ses mains le slogan qu'il avait inclus en en-tête de son 3e recueil "De  la fenêtre" (recueil inspiré de ses rêveries en cantonnement militaire), publié en 1971  chez ses deux éditeurs à la fois (les éditions Saint-Germain-des-Prés et les Paragraphes littéraires de Paris) :

« La poésie chante et pleure dans tous les mondes.
Elle habite chaque élément...
L'espace l'accueille pour faire ses images
et le poète la cueille en fleurs précieuses
pour décorer sa solitude. »

           Cette pratique lui valut une petite notoriété puisque bientôt il reçut d'un ami belge cette coupure de journal trouvée dans une édition de l'époque : 

 

Article-Libre-Belgique.jpg  


   Il faut dire que malgré le chapeau posé à terre, Robert honorait déjà son public car il portait chemise blanche et Lavallière.

 

   Sonate de Johann David Heinichen, 1er mvt (enregistrement amateur sous le métro, avec Robert Bichet au hautbois et André Taupin au violoncelle, année 1972)

 

Sonate de Johann David Heinichen, 2e mvt (même chose).

 

 

A suivre...

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commentaires

M
<br /> c'est très émouvant de visiter cette biographie à travers ces divers supports:coupures de presse, bandes sons,photos...<br /> elle est vivante et l'on se sent transporté,par exemple ici dans le métro,comme dans un film...Le duo violoncelle- hautbois est superbe!<br /> <br /> <br />
Répondre
M
<br /> <br /> Merci, Morgane ! C'était le but, et tu m'encourages à continuer ! <br /> <br /> <br /> <br />

Profil

  • Martine Maillard
  • "C'est quand on est enfant qu'on emmagasine dans son cœur les choses les plus importantes de la vie" , dit souvent Robert Bichet.    

Je souhaite vous faire partager ici son enthousiasme et ses passions.
  • "C'est quand on est enfant qu'on emmagasine dans son cœur les choses les plus importantes de la vie" , dit souvent Robert Bichet. Je souhaite vous faire partager ici son enthousiasme et ses passions.

Présentation

Né en 1947, Robert Bichet reçut d'abord  une formation de musicien au Conservatoire National de Région de Tours en hautbois puis en écriture. Simultanément il publia deux recueils de poèmes sur la Région de Tours et commença à peindre sous l'influence de Pierre Dupas.

            Arrivé à Paris en 1970, il suivit durant deux années le stage de formation organisé par le Groupe de Recherches Musicales de Radio France et le Conservatoire National Supérieur de Paris, puis reçut une formation universitaire à la Faculté de Paris VIII où il fut admis au grade de licencié dans les départements de Musique et d'Arts Plastiques. 

          Tandis que deux nouveaux recueils de poèmes voyaient le jour, il s'initia à la gravure et commença à développer une technique d'encres soufflées. Par ailleurs ses relations avec de multiples amis instrumentistes enrichit sa connaissance des divers instruments et lui permit d'envisager une écriture musicale basée sur des masses sonores où apparaissent en relief des solistes dont tous les moyens sont mis en valeur. Cette exigence de recherche instrumentale lui valut une édition musicale à compte d'éditeur (chez Henri Lemoine) de son "Désert II" pour hautbois.

          Après avoir enseigné dans divers collèges de la Région Parisienne et avoir réussi à y insuffler un élan vers l'expression musicale contemporaine, il fut nommé en 1981 directeur du Conservatoire Municipal de Musique d'Issoudun (Indre), où conjointement à ses activités d'administrateur il développa largement sa peinture,  sa poésie et sa musique, par des créations originales spécialement conçues  pour ses élèves, ou même pour les enfants des écoles, appelés à participer.

        Retraité depuis 2007 il poursuit ardemment par des cours, des conférences, des animations, des concerts et des expositions, le but qu'il s'est fixé :  amener chacun à éveiller le poète qui sommeille en lui, en prenant conscience que tout être humain est un créateur.       

L'Art vient d'ailleurs, il est sacré.

L'artiste n'est qu'un transmetteur capable de s'émerveiller.

Quels que soient sa race, son sexe, son âge, sa condition sociale, tout être humain a la possibilité de dire ou de penser : "c'est beau... ... ... "

C'est à cet instant qu'il devient poète.

S'il s'autorise à créer envers et contre tous, il devient alors artiste, nourri par l'énergie d'une force intérieure qui le dépasse et qui le guide.

Robert Bichet

Citations

« L'artiste doit aimer la vie et montrer qu'elle est belle. »

Anatole France

 

« Nous, nous voulons être les poètes de notre vie. » 

Frédéric Nietzsche

Un Reportage Vidéo

Bibliographie

POÉSIE

- Expansion d'amour

(Editions J.F.P.F., 1967) épuisé.

- Triptyque :

  . Expansion d'amour
 . Altitudes

  . Douze paraboles pour une jeune fille

(Editions José Millas-Martin, 1970) épuisé.

- De la fenêtre

(Editions Saint-Germain des Prés, 1971) épuisé.

- De la fenêtre

(Editions José Millas-Martin, 1972).

- Mes saisons de Bracieux

   Poèmes pour eux

   Poèmes venus d'ailleurs

(Editions Saint-Germain des Prés, 1973) épuisé

- Parcours secret derrière Orion

(Editions François Villon, 1997)

- Là-bas sont tous les rêves

(Editions Caractères, 2009)

 

MUSIQUE

- Désert II     pour hautbois

Extrait de "Du Fond du Gouffre", durée 7'

(Editions Henry Lemoine, 1986).

- Parcours secret derrière Orion      pour 7 saxophones

(5 saxophones alto mi b, 1 saxophone ténor si b et 1 saxophone baryton mi b), durée 20'

(Editions Van de Velde, 2002).