
Robert Bichet consacrera sa prochaine conférence (20 mars 2018) à Louis Durey (1888-1979).
En effet, après avoir évoqué plusieurs fois ce musicien un peu délaissé (notamment lorsqu'il aborda le "Groupe des Six"), il ressent de plus en plus le désir de nous le faire découvrir.
Effacé derrière ses camarades du fameux Groupe animé par Jean Cocteau (Francis Poulenc, Darius Milhaud, Georges Auric, Arthur Honegger et Germaine Tailleferre) qui étaient tous spécialistes de la composition alors qu'il n'était lui-même que partiellement formé (malgré quelques cours à la Schola Cantorum, il était plutôt autodidacte), Louis Durey fait cependant preuve d'une belle sensibilité et d'une personnalité qui n'ont pu manquer d'émouvoir notre conférencier, avant tout poète et aimant sortir des sentiers battus.
Il faut pourtant remarquer que c'est sur l'impulsion de ce passionné des arts que ce groupe s'est peu à peu constitué à partir de 1917, avec au tout début la présence d'Éric Satie, autre remarquable autodidacte original.
Très lié avec les poètes et peintres d'avant-garde comme Apollinaire, Éluard, Picasso ou Braque, Durey composa beaucoup de mélodies ou d’œuvres adaptant des textes poétiques (ainsi ces "Éloges" pour quatuor vocal et orchestre sur un texte de Saint-John-Perse) ; mais on lui doit également des cantates, des pièces pour piano ou pour petit ensemble, et divers mouvements symphoniques - 116 numéros d'opus au total.
Critique musical dans les années 20, puis pour le compte du journal l'Humanité, musicologue attaché à faire redécouvrir certains compositeurs de la Renaissance (tels Clément Jannequin ou Roland de Lassus), il fut aussi remarqué pour son engagement auprès du parti communiste dès 1930 puis son action dans la Résistance durant la seconde guerre mondiale, à l'instar de ses amis poètes surréalistes (comme Louis Aragon).
Voici en illustration musicale, une sonatine pour flûte et piano accompagnée de toiles d'Odilon Redon (1840-1916).