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31 juillet 2017 1 31 /07 /juillet /2017 10:16

    Voici la reproduction d'un article publié en 2009 sur le site "l'Espace d'un Instant", aujourd'hui supprimé mais intégralement reproduit sur "L'Instant Secret", dans une rubrique intitulée "Robert Bichet".

    Il évoque un concert qui eut lieu le 25 juin 2009 avec le concours de l'Orchestre du Conservatoire Municipal d'Issoudun.

    Je le réédite dans son intégralité car il a davantage sa place ici.

      En cette année 2009 Robert Bichet vient de composer une nouvelle oeuvre, dédiée à son père fauché dans l'accident de voiture dont il a  lui-même été la victime, en juillet 2005. Elle a été jouée a Issoudun lors du concert de fin d'année du Conservatoire Municipal de musique le 25 juin 2009, avec le compositeur au cor anglais, Francesca Paderni comme toujours aux Ondes Martenot, et Frédéric Langé, le professeur de saxophone du Conservatoire, à la direction, qu'il assume avec un brio remarquable.

Au centre, Robert Bichet ; à droite, Francesca Paderni ; à gauche, Jean-Benoît Walker-Viry, le nouveau directeur du conservatoire de musique d'Issoudun qui a succédé à Robert Bichet en septembre 2007 - Photo Martine Maillard

Au centre, Robert Bichet ; à droite, Francesca Paderni ; à gauche, Jean-Benoît Walker-Viry, le nouveau directeur du conservatoire de musique d'Issoudun qui a succédé à Robert Bichet en septembre 2007 - Photo Martine Maillard

Cette oeuvre s'inspire d'un poème qu'il avait écrit précédemment en hommage à des personnes disparues de son entourage, et que je vous propose ici.

 

 

Là-bas sont tous les rêves,
les étoiles vivantes
et les astres éteints,
où reposent
les volcans des passions infinies...

Là-bas sont les oiseaux
et toutes les musiques,
celles qui chantent doucement
dans le cœur des poètes,
de la renarde rusée
ou du lièvre égaré...

Là-bas sont tous les arbres
d'une verte forêt
où les saisons se perdent
dans l'infini du temps
sans toutefois mourir
de leurs feuilles d'automne...

Il n'y a plus de pluies,
de brumes, plus de frimas,
La lumière illumine
tout l'infini du temps

 

Robert Bichet, janvier 1999
voir ici le poème commenté et illustré par ses soins

 

Il s'agit d'une évocation de l'au-delà, où se retrouvent ceux qui nous ont quittés.

Robert Bichet a donc conçu cette oeuvre en quatre parties distinctes, auxquelles s'ajoute une improvisation du chef d'orchestre, ce qui est une grande première dans le genre, comme si  celui-ci était considéré comme artiste à part entière, et avait droit à ce que dans les concerti on appelle la "cadence" du soliste : un moment de liberté pour improviser sur les thèmes du morceau.

En fait, vous devez savoir, si je ne vous l'ai pas déjà dit, que Robert Bichet a conçu un langage musical qui lui est propre, et qui est destiné à permettre à de jeunes débutants de participer à l'orchestre : il a créé des "signes conventionnels" correspondant à divers schémas musicaux. Sur l'un d'eux, il s'agira de jouer des notes aléatoires mais naturelles, en notes tenues ; sur un autre, la même chose mais sous forme de petits sons itératifs ; sur un autre il s'agira de notes altérées. Cela forme des "masses sonores", qui sont gérées au moyen de durées précises. D'autres schémas seront notés sous forme d'une mélodie simple (ou pour le piano d'un accord arpégé, ou d'une série de pulsations d'accords écrits) qui se répète ; les cordes seront parfois invitées à exécuter des sons libres en pizzicati, ou à d'autres moments à effectuer des glissandos en montant et  en descendant... Tous ces schémas sont soigneusement répertoriés et utilisés au fil de l'oeuvre, qui apparaît ainsi comme une sorte de montage, analogue aux taches que l'on peut appliquer à un tableau contemporain.

C'est ainsi que, riche des schémas connus de l'orchestre et désignés chacun par un numéro, le chef d'orchestre, en fin d'oeuvre, peut improviser en indiquant le chiffre avec ses doigts à un groupe orchestral, puis en faisant signe à d'autres,  faisant enfler  le son en écartant les bras puis le stoppant net en ramenant les bras ; ou en désignant les gongs et nombreuses percussions présentes dont Robert Bichet a la passion.

Pour cela Frédéric Langé, passionné de la musique de Robert Bichet, fut absolument excellent.

Mais vous en aurez bientôt l'explication claire lorsque j'aurai réussi à télécharger la vidéo d'un reportage qui a été fait par des étudiants de l'AFPA d'Issoudun... Ce qui ne saurait tarder.

 

Voici donc quelques extraits du concert donné le 25 juin dernier à Issoudun.

 

Frédéric Langé à la tête de l'orchestre des professeurs et des élèves. (Photo Daniel Besson)

Frédéric Langé à la tête de l'orchestre des professeurs et des élèves. (Photo Daniel Besson)

 

L'oeuvre débute par une évocation de l'accident, qui est souligné par l'apparition brève d'une bande son, calquée sur les sonorités métalliques de l'orchestre (cuivres, cloches-tubes).

 

Puis sa transposition : on entend des bruissement d'insectes sous le soleil d'été. Très contemplatif, Robert Bichet bascule immédiatement dans l'évocation de la nature de son enfance, et dans ce qu'il appelle "le Rêve".

 

C'est là qu'apparaît le cor anglais, accompagné de l'Onde. Malheureusement l'enregistrement, réalisé avec des micros disséminés sur la scène, privilégie excessivement le premier violon, trop exposé, au détriment de l'Onde que l'on perçoit à peine. 

Robert Bichet (cor anglais) et Francesca Paderni (Ondes Martenot) Photo Daniel Besson.

Robert Bichet (cor anglais) et Francesca Paderni (Ondes Martenot) Photo Daniel Besson.

Et pour clore cet "Accident transposé" (la première partie de l'oeuvre), un "soleil couchant", représenté par de vastes masses sonores, comme de larges taches de couleur.

Vient alors le "Premier Rêve transposé ": c'est la nuit, et des crapauds alytes chantent sous le ciel étoilé de juillet (précisions notées avec soin par le compositeur). Là encore, une courte bande-son s'ajoute à l'orchestre pour évoquer le chant des crapauds.

Un second "soleil couchant" y met fin, préparant la troisième partie.

Cette troisième partie évoque le "Second Rêve transposé", qui n'est rien moins que l'Ailleurs - et comme le désigne le compositeur : "l’Éternel Départ". Il y adjoint la bande sonore d'un essaim d'abeilles.

Beaucoup plus lyrique, cette partie inclut la présence du piano, et son achèvement introduit la lecture du poème, par Robert Bichet lui-même, soutenue par le martèlement léger de la grosse caisse (quatrième partie).

(Photo Daniel Besson)

(Photo Daniel Besson)

Enfin, l'improvisation ou cinquième partie clôt cette vaste évocation. En voici la fin, à trois coups de gongs près.

Frédéric Langé en pleine action (Photo Daniel Besson)

Frédéric Langé en pleine action (Photo Daniel Besson)

Sous les applaudissements du public, Robert Bichet félicite le chef, exemplaire et son grand ami.

Frédéric Langé et Robert Bichet - Photo Martine Maillard

Frédéric Langé et Robert Bichet - Photo Martine Maillard

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4 juin 2012 1 04 /06 /juin /2012 20:48

L-eglise-de-Marmagne.jpgL'église de Marmagne


    Le concert prévu à Marmagne ce vendredi 1er juin fut accompagné d'un soleil radieux et d'une foule dense. Le ciel bleu, les oiseaux, l'espoir et la vie étaient au rendez-vous...

   Il y eut d'abord la présentation, à la salle des fêtes toute proche, des dessins réalisés par les enfants sous l'impulsion de Pascale Gasau, leur institutrice.

Expo-Marmagne.jpg

Robert Bichet face aux enfants avec à sa droite (la 2e en partant de la gauche) Pascale Gasau, leur institutrice.

 

      Celle-ci leur avait montré que dans le style pictural de Robert il y avait des thèmes récurrents : des lunes, des oiseaux, des fenêtres, des portes, des tours brisées... Ainsi ont-ils chacun réalisé un dessin après avoir longuement étudié la méthode de l'artiste sous sa direction, et le résultat a ma foi stupéfié les assistants.

Marmagne-023.jpg

Quelques oeuvres des enfants

 

       Puis chacun se rendit dans l'église, qui fut bientôt plus que comble.

 

Assemblee.jpg

 

      On découvrit dans le choeur de l'édifice des petits pupitres portant des maracas, des tambourins, des crécelles, des appeaux et marqués chacun au nom des enfants. Tandis que Robert présentait le but essentiellement pédagogique de sa création, ceux-ci entrèrent et tous les exécutants prirent place.

Concert-1.jpg

 

       De part et d'autre des enfants étaient disposés les pupitres des flûtistes (ensemble issu de l'Anacrouse, l'école de musique de La Chapelle Saint-Ursin, une bourgade voisine), séparés en deux groupes à la fois pour leurs performances et pour des raisons symboliques : à gauche, les élèves les moins avancées, au nombre de 7 (vous distinguez sur l'image les 7 pupitres et pouvez deviner, 2e en partant de la gauche, une toute petite disparaissant derrière le sien) ; à droite, le professeur (Frédérique Senée) à la flûte basse, et deux élèves plus chevronnées dont une à la flûte alto, c'est-à-dire 3 instrumentistes en tout - chiffre lui aussi sacré.

     Dans le fond, tenues par des institutrices collègues de Pascale Gasau, qui pour sa part gérait la bande enregistrée venant parfois étoffer cet orchestre restreint, des percussions assez originales : outre une grosse caisse destinée à marteler le temps qui passe et à évoquer le coeur qui bat, deux ressorts baschet (les pavillons rouges) qui émettent une vibration profonde et riche comme la circulation de la sève, un jeu de tams-tams chinois qui selon Robert Bichet apportent un éclairage à l'ensemble, et enfin un bâton de pluie, instrument des cultures primitives et indiennes, qui rappelle le sablier et évoque la fuite des choses...

 

     Robert consacra quelques minutes à l'explication de son utilisation de ces instruments. Si vous êtes intéressés je vous en propose le détail dans la vidéo ci-dessous.

 

       

     Enfin, voici un extrait vidéo de l'oeuvre elle-même, qui dure au total 15 minutes.     

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19 mai 2012 6 19 /05 /mai /2012 22:33

  Marmagne-ecole.jpgTravail à l'école de Marmagne. Les visages des enfants ont été volontairement floutés.

 

   C'est une constante dans la création de Robert Bichet : chaque thème abordé en poésie doit l'être également en peinture et dans le domaine musical, et inversement. Tout doit être multiplié par trois, dans les trois dimensions du génie de l'artiste.

    Aussi, après avoir composé les Cité-Sommeil dans le domaine pictural, nous prépare-t-il maintenant leur homologue musical.

 

     Et c'est un "retour aux sources" de son inspiration première : n'a-t-il pas d'abord écrit Du fond du Gouffre pour les enfants du Collège Raymond Poincaré de La Courneuve ? N'a-t-il pas écrit Le Voyage d'un Papillon pour les enfants de l'école maternelle George Sand d'Issoudun ? Eh bien cette Cité-Sommeil est composée pour les enfants de la classe de CP de l'école primaire de Marmagne, qui y auront le rôle principal en manipulant des objets sonores, soutenus par dix élèves de la classe de flûte de l'école de musique "l'Anacrouse" de La Chapelle Saint-Ursin, auxquels il adjoindra une bande son et des percussions.

 

   Comme à l'accoutumée, ce concert s'accompagnera d'une exposition, qui comprendra non seulement des dessins, plis postaux et poèmes illustrés de Robert, mais encore, il faut le souligner, des dessins exécutés par ces mêmes élèves de la classe de CP de Marmagne à la manière de ceux de Robert Bichet, le but général étant avant tout pédagogique.

 

 

    Ne manquez donc pas cette manifestation, qui aura lieu le Vendredi 1er juin 2012 à partir de 18h à Marmagne, près de Bourges (église et salle des fêtes). Voir plan ci-dessous.

 

Affiche-Marmagne-juin2012.jpg(Cliquez sur l'image pour obtenir le pdf)

 

Ci-dessous, un plan d'accès :

Carte-Marmagne.jpg(Cliquez pour agrandir)

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8 juin 2011 3 08 /06 /juin /2011 16:58

Hopital-Issoudun-serv-reeducation.jpgLa cour de l'ancien Hôpital d'Issoudun, réaménagé en Service de Rééducation Fonctionnelle
(photo centre hospitalier)


     Corps et Âme fut écrit en 1996 pour l'inauguration d'un service de pointe au Centre Hospitalier de la Tour Blanche d'Issoudun : le service de rééducation fontionnelle.

      Dédiée au personnel soignant de cet hôpital ainsi qu'aux malades en général, cette oeuvre évoque de façon poignante la maladie, en citant intégralement un poème de Sabine Sicaud, jeune poétesse née à Villeneuve-sur-Lot en 1913 qui, après avoir été remarquée par la Comtesse Anna de Noailles pour un poème primé en 1924 et avoir publié en 1926 un recueil salué de tous et préfacé par celle-ci, mourut prématurément à  l'âge de 15 ans (1928) d'une terrible maladie, l'ostéomyélite.

sabine-sicaud.jpgSabine Sicaud

    Donné en création le 1er juin 1996 par l'orchestre des élèves et des professeurs de la ville d'Issoudun sur le parvis de l'hôpital (photo ci-dessous), Corps et Âme fut rejoué en salle pour le concert de fin d'année du Conservatoire et c'est de cette version que nous aurons l'enregistrement dont sont extraits les exemples cités.

Corps-ame-1996.jpg

     La récitante était Marie-Noëlle Bichet, la propre fille du compositeur, qui après une spécialisation "théâtre" au lycée d'Issoudun poursuivait des études d'art dramatique au Conservatoire National de Tours.

Corps-ame-1996-2.jpgLa récitante derrière le compositeur qui présente son oeuvre

      Après une première partie déchirante destinée à évoquer la maladie et qui rappelle un peu le début du Voyage d'un Papillon, l'orchestre s'efface pour faire place au récitant (de préférence une jeune femme, dont la voix est plus proche de celle de l'enfant poète), qui déclame le poème de Sabine Sicaud intitulé Maladie dans son entier.

    Mais écoutons d'abord les quatre premières minutes, l'entrée dans l'univers de la souffrance. Vous percevrez parmi l'abondant pupitre des percussions la présence d'un ressort Baschet (voir ici en cliquant sur "détail des instruments", puis sur l'instrument lui-même, et ici, où l'exemple musical inclut apparemment un autre instrument, à corde semble-t-il), que Robert Bichet a largement utilisé dans son second Mardi 13 février (voir ici : on y entend parfaitement le "ressort" qui donne une résonance profonde et continue, due au frottement de la baguette sur les spires métalliques, dans le second extrait de la seconde partie, à partir de la 75e seconde). Vous aurez remarqué également que le piano, utilisé comme percussion, est parfois joué en frappant directement sur les cordes à l'aide de mailloches, ou en les caressant.

      A la 11e minute se lève la récitante, au terme d'une montée en tension de plus en plus haletante.



MALADIE

   Ah ! Laissez-moi crier, crier, crier...
Crier à m’arracher la gorge,
Crier comme une bête qu’on égorge,
Comme le fer martyrisé dans une forge,
Comme l’arbre mordu par les dents de la scie,
Comme un carreau sous le ciseau du vitrier,
Grincer, hurler, râler. Peu me soucie
Que des gens s’en effarent, j’ai besoin
De crier jusqu’au bout de ce qu’on peut crier.
Les gens ? Vous ne savez pas comme ils sont loin ?
Comme ils existent peu, lorsque vous supplicie
Cette douleur qui vous fait seul au monde.

Avec elle on est seul, seul dans sa geôle.

Répondre ? Non, je n’attends pas qu’on me réponde.
Je ne sais même pas si j’appelle au secours,
Si même j’ai crié, crié comme une folle,
Comme un damné, toute la nuit et tout le jour
Cette chose inouïe, atroce, qui me tue,
Croyez-vous qu’elle soit
Une chose possible à quoi l’on s’habitue ?
Cette douleur, mon Dieu, cette douleur qui tue
Avec quel art cruel de supplice chinois
Elle montait, montait, à petits pas sournois,
Et nul ne la voyait monter, pas même toi,
Confiante santé – ma santé méconnue…

C’est vers toi que je crie, ah, c’est vers toi, vers toi.

Pourquoi, si tu m’entends, n’être pas revenue ?
Pourquoi me laisser tant souffrir, dis-moi pourquoi,
Ou si c’est ta revanche, et parce qu’autrefois
Jamais, simple santé, je ne pensais à toi…

Sabine Sicaud
Poèmes posthumes

      Voici maintenant la fin de cette déclamation et le début de la troisième partie, qui évoque la guérison.

     On entend bientôt le coeur qui se remet à battre, puis des frémissements indiquant une gaieté recouvrée, un corps de nouveau libre... Et à travers une bande de sons enregistrés,  l'oeuvre va s'achever sur une autre citation, musicale celle-ci : l'air de jazz Body and Soul, interprété au saxophone ténor par Coleman Hawkins, et qui a donné à l'oeuvre son titre.

Body & Soul, enregistré en 1939 (début).


          Ecoutons donc maintenant la fin de cette vaste fresque, dont la tonalité heureuse s'enrichit de chants d'oiseaux au printemps, tandis qu'un train à vapeur symbolise un nouveau départ dans l'existence... Bientôt ce sera l'ambiance colorée d'un marché par un matin frais, d'où surgit pour terminer le chant du saxo, chaleureux et réconfortant.

 

     La pièce, d'une  trentaine de minutes, se joue sans interruption, chaque partie s'enchaînant à la précédente comme dans le Voyage d'un Papillon.

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14 février 2011 1 14 /02 /février /2011 19:17

    Lorsqu'il vivait à Paris, Robert Bichet fit la connaissance du peintre et graveur Michel Salsmann (voir ici), et s'enthousiasma pour l'une de ses oeuvres, intitulée Mardi 13 février : c'est une lithographie représentant quatre baigneurs nus dans une piscine sans eau, alors que derrière la vitre il y a la mer...

  Salsmann_mardi13fevrier.jpg

Mardi 13 février de Michel Salsmann

 

      Après en avoir obtenu de son ami l'autorisation d'utiliser son titre, Robert, conscient de la vision volontairement tristounette portée par celui-ci sur un quotidien grisâtre, décida d'écrire une série de "sept" (car c'est un chiffre sacré !) Mardi 13 février, en y ajoutant la mention "ou une journée à vivre".

     Pour le moment, il n'en a écrit que trois (et en restera peut-être là, puisque c'est aussi un chiffre sacré ?), qui possèdent entre eux ces trois points communs :

      1 - ce sont des oeuvres dédiées à des groupes précis d'interprètes.

      2 - elles ont pour trame un poème du compositeur, toujours le même, qui est d'abord simplement évoqué par des syllabes chantées ou des morceaux de phrases murmurés, toujours incompréhensibles et simplement utilisés comme matériau sonore, puis généralement déclamé à la fin et illustré par des diapositives projetées derrière les musiciens.

      3 - enfin elles évoquent une journée très ordinaire, dont les épisodes matin, midi et soir sont repérables avec leur succession de moments d'agitation ou de détente, mais avec en filigrane l'évocation de la mer ou du bateau qui  prend le large.

     Ce poème, écrit par Robert Bichet en 1983 alors qu'il se trouvait à Naxos, dans les Cyclades, s'intitule Escale, et se trouve cité dans la section Poésie de ce blog à cette page. On y retrouve le goût particulier du compositeur, fier de ses origines bretonnes du côté de sa mère, pour les bateaux de pêche ou de transport, dont les bruits de moteurs réapparaissent fréquemment dans sa musique comme autant d'appels au voyage et à l'évasion.


Naxos1983-Robert_Bichet.jpg

  Robert Bichet à Naxos en 1983

 

I - La version de 1987 -

Percussions, choeurs et trois instruments solistes

 

    Le premier Mardi 13 février ou une journée à vivre fut écrit pour le percussionniste Daniel Ardaillon et sa classe de l'Ecole Nationale de Musique de Montluçon, donc pour un ensemble de percussions joué par cinq exécutants et comportant outre les cymbales, caisses et différents gongs des vibraphones, xylophones et d'autres instruments harmoniques, auquel s'adjoignent des chœurs, plus un violon, une clarinette, une trompette, et un récitant. Il fut donné en création par ses dédicataires au théâtre municipal de Montluçon le 12 mai 1987.

      Robert y tenait le rôle du récitant, n'ayant que son poème à lire à la fin de la partition  ; mais, installé sur une estrade sur la droite de la scène, il intrigua les journalistes locaux qui pensèrent qu'il "surveillait" l'exécution de son oeuvre...

      Celle-ci est foisonnante, comme vous pouvez en juger par l'abondance des percussions visible sur la photo ci-dessous (prise par la Presse locale), ainsi que par la présence du choeur d'enfants constitué des classes de formation musicale sous la direction d'Isabelle Papalia.

Mardi13février-Montluçon-1987

"Mardi 13 février" pour percussions le jour de sa création au théâtre Montluçon, dirigé par Daniel Ardaillon - Photo "La Montagne".

       Ecoutons donc le début de cette grande fresque sonore qui dure au total 23'19. C'est le matin, la journée commence trépidante ; puis le rythme s'apaise tandis que peu à peu  apparaissent les instruments solistes, semblant sonner les heures, puis le choeur qui imite le bruit de la mer sur le sable par des "ssssssss - chchchch" successifs...


II - La version de 1988 -

 Structures sonores Baschet


         Le second Mardi 13 février est le plus inattendu.

       En effet, passionné par tous les instruments de pointe, comme les ondes Martenot, les percussions nouvelles (gongs chinois, wood blocks, temple blocks, shimes...) ou les bandes de sons modifiés, Robert Bichet s'est beaucoup intéressé au travail des Frères Baschet, créateurs de toute une gamme d'instruments dont leur fameux Cristal , constitué de tubes de verre de différentes longueurs que l'on fait "chanter" en glissant dessus des mains humides (c'est le principe du verre qui résonne lorsque l'on passe sur sa tranche un doigt mouillé)...

       Cette seconde oeuvre, agrémentée elle aussi de voix  et d'instruments solistes (un violon, une flûte, un basson et un piano), pupitres assurés dans leur ensemble par les interprètes mêmes des structures sonores, fut créée le 19 mars 1988 au Centre Culturel Albert Camus d'Issoudun, sous la direction du compositeur. Plus importante encore que la première, elle dure au total 41'10 et omet la lecture du poème qui en constitue pourtant la trame.

Mardi13février -Structures Baschet-1988

Robert Bichet dirige les instrumentistes Baschet :
on peut voir de chaque côté en hauteur des feuilles métalliques dans lesquelles se réverbèrent les voix, à gauche une
tôle comme nous en avons entendu une dans la tempête des Neuf espaces sonores, à droite un Cristal que l'on joue debout, et les différents instruments avec leurs pavillons d'amplification.

 

     En voici un premier extrait, où l'on entend les voix réverbérées par de grandes feuilles métalliques, puis le cristal, très doux et "magique" (nous vivons alors un moment très contemplatif vers midi), et peu à peu la tôle qui gronde. 

 

        Dans ce second extrait, issu de la conclusion de l’œuvre (dynamique, le soir),  on entend d'abord dans les accords martelés du piano comme une cloche qui sonne l'heure (formule chère à Robert Bichet), puis, sur fond de ressort (un énorme ressort surmonté d'un large pavillon, qui lorsqu'on le frotte avec une baguette émet une vibration très profonde), on assiste à un magnifique ballet de percussions rythmiques, sorte d'improvisation des musiciens soucieux de rendre à leurs instruments leur vocation première : celle d'évoquer les musiques primitives. 

 

III - La version de 1990 -

Soprano et piano

 

Mardi13février-soprano&piano -Vierzon90 (2)

Catherine Boni, Jean-Paul Cristille et Robert Bichet lors de la création de l'oeuvre le 16 décembre 1990 à la Maison de l'Habitant à Vierzon - aux murs, les dessins du compositeur.


       Celle-ci fut écrite pour la soprano dramatique Catherine Boni et son accompagnateur d'alors Jean-Paul Cristille. Une bande de sons y est ajoutée, comprenant des voix enregistrées, une partie de piano préenregistrée, ainsi que des cris de mouettes et un départ de chalutier...

      La soprano, qui s'est vivement intéressée à la création de l'oeuvre, chante tantôt sur des extraits du poème (qui sera entendu à la fin dans son entier sur la bande enregistrée), tantôt sur des onomatopées, y ajoutant même parfois des chuintements destinés à évoquer le bruit de la mer. Son oreille musicale est extrêmement sollicitée, car elle évolue sur des mélodies complexes entièrement écrites tandis que le piano module de façon planante et répétitive, à l'image du flot étale d'une eau paisible. On perçoit mieux dans ses paroles la toile de fond poétique, tandis que l'aspect "journée à vivre" n'est ici que suggérée par les accords lancinants du piano. L'oeuvre ne dure cette fois que 16'50, mais on est tenu en haleine du début jusqu'à la fin par une atmosphère lourde qui montre qu'il s'agit sans doute d'une journée chômée, d'été peut-être.

       En voici un extrait où, derrière le piano et la voix, va surgir un piano préenregistré qui sonne étrangement, comme issu d'un rêve peu agréable. Cette version a été saisie à Issoudun, lors de la reprise de l'oeuvre à la Maison du Berry pour le vernissage d'une exposition le 7 décembre 1991, avec cette fois Robert Milardet au piano. 



Petit chalutier



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7 février 2011 1 07 /02 /février /2011 21:08

 

      Les "Neuf espaces sonores" pour orchestre et bande de sons enregistrés furent composés en 1986 pour l'inauguration de l'Ensemble de Loisirs sportifs d'Issoudun, ou plus exactement de sa piscine couverte.

      Édifiée comme un vaisseau qui sortirait d'une fente de rocher avec quelques colonnades à l'arrière, cette piscine au bassin élargi en trèfle et équipée d'un moteur à vagues, d'un toboggan géant (comportant une partie extérieure) et d'une gigantesque chute d'eau méritait bien une oeuvre musicale.

  Issoudun-piscine-01.jpg

L'ELS (Ensemble de Loisirs Sportifs) d'Issoudun, entrée principale

       Celle-ci d'ailleurs n'était pas censée s'exécuter seule, car les maîtres nageurs avaient pour l'occasion imaginé un petit spectacle nautique. Robert Bichet se trouvait donc à la tête d'un véritable programme, avec une histoire en toile de fond et un plan préétabli de neuf parties correspondant à diverses activités exécutées en démonstration. C'était à la fois un challenge puisqu'il dut reprendre plusieurs fois sa partition afin de satisfaire aux effets recherchés, et une chance car l'inspiration lui était soufflée à chaque instant, lui permettant de créer une de ses oeuvres les plus variées et les plus expressives.

 

Issoudun-piscine-04.jpg

La piscine, vue générale depuis la Cafétéria : à gauche, le petit toboggan ; à droite, le plongeoir. Au fond à droite, la montée vers le toboggan géant dont on voit l'arrivée en face, sous l'arcade dont à certaines heures seulement coule la cascade.

 

     1 - Une introduction intitulée La Naissance du Monde permettait de faire découvrir au public, installé sur des gradins descendant de la Cafétéria, différents aspects du grand bassin et des petits qui l'entourent, grâce à un éclairage progressif mais ciblé de la salle initialement plongée dans l'obscurité.

      En voici un extrait, où l'on retrouve l'Onde Martenot particulièrement expressive de Francesca Paderni. Bien sûr l'orchestre est formé des professeurs et des élèves du Conservatoire Municipal de musique d'Issoudun (souffrant particulièrement de l'humidité, de la chaleur et de l'obscurité régnant dans la pièce puisqu'ils étaient disposés sur la droite,à côté du bassin), sous la direction de Robert Bichet.

    L'enregistrement est dû aux techniciens du Centre Culturel Albert Camus d'Issoudun, où l'oeuvre a été rejouée plusieurs fois, notamment une fois en faveur de la Croix Rouge.


 

       2 - La seconde partie, intitulée La Cascade, était destinée à mettre en valeur la grande chute d'eau visible au fond de la pièce en suggérant l'apparition de l'eau qui donne la vie. Le début de cet épisode, particulièrement solennel, est en ligne sur ce blog dans la colonne de droite (Un extrait musical). Le revoici.


 

      Et voici à présent un autre passage, dans lequel grâce à une bande de sons enregistrés s'ajoutent des chants d'oiseaux pour évoquer un univers paradisiaque et luxuriant.



          3- A partir du 3e épisode, Naissance des enfants, apparaissent les petits d'une classe de maternelle de la ville, qui ont été entraînés à certains mouvements et notamment à la manipulation d'objets sonores (que l'on entend malheureusement peu dans l'enregistrement). Pour traduire cette éclosion, une musique très rythmique et beaucoup de percussions, auxquelles s'ajoutent des coups portés sur la tranche des gongs ce qui donne un bruit sec et très métallique, et en plus doux, les cordes du piano à queue  caressées par des mailloches enrobées de feutre.

   
       4 - Juste après cela, nous assistons à la transformation de ces enfants en adultes (Les enfants grandissent) ce qui va leur permettre de se livrer à quelques acrobaties aquatiques. C'est à la fin de cet épisode que Robert Bichet dut reprendre plusieurs fois sa copie pour évoquer pleinement le "coucher de soleil" vers lequel ils étaient censés glisser sur un radeau... 

 

       5 - Viennent quelques démonstrations : avec Le Plongeoir, la lumière est braquée sur la mince planche flexible où tour à tour les figurants viennent exécuter leur saut. La musique reflète l'eau miroitante dans laquelle se dessinent des cercles concentriques...

 

plongeon.jpg

      6 - De mieux en mieux... Le Toboggan est plus inspirant, offrant à l'onde martenot l'occasion de jouer les toupies, tandis qu'un large coup de gong ponctue le moment précis où l'exécutant touche l'eau ! Robert Bichet, armé d'un miroir en guise de rétroviseur, était invité à faire signe au gong à l'instant fatidique : tout un programme !

 

Toboggan

        7 - Mais le 7e épisode renvoie notre compositeur à son lyrisme naturel. En effet, intitulé Miracle, il évoque une pratique courante dans les piscines, celle d'utiliser un tapis flottant. Cependant, par les jeux de lumières, ce tapis reste caché, et les nageurs veulent donner l'impression qu'ils essaient de marcher sur l'eau... Ce que bien sûr dans un premier temps ils ne réussissent pas.

 

       Et soudain, le "miracle" a lieu... Nul besoin d'insister cette fois pour que la musique s'en fasse la vibrante interprète...

 
tapis-de-piscine02.jpg
        8 - Mais il manquerait quelque chose d'essentiel s'il n'y avait la démonstration des vagues ! Aussi un épisode est-il prévu à cet effet, sans figurants et sous des lumières sombres, intitulé La Colère de Poséidon. Pour donner le plus d'ampleur possible à cette tempête improvisée, Robert Bichet empruntera à l'instrumentarium Baschet ses jeux de "tôles".

 

        9 - Enfin le dernier épisode, intitulé Découverte, apporte un éclairage complet de toute la structure. Le compositeur, séduit par l'ampleur et l'esthétique du bâtiment, y glisse une de ces fins en apothéose dont il a le secret, sous l'aspect d'un choral où les instruments s'ajoutent peu à peu soutenus par des battements réguliers au piano, de plus en plus fort (ici à partir de la 75e sconde).

 

Issoudun-piscine-02.jpg

La piscine d'Issoudun côté solarium, avec les douves qui l'entourent et le grand toboggan extérieur.
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9 novembre 2010 2 09 /11 /novembre /2010 21:23

 

             Ayant pris la tête du Conservatoire Municipal de Musique d'Issoudun à l'automne 1981, Robert Bichet se fit un devoir de préparer pour la fin de l'année scolaire une oeuvre originale qui soit dédicacée à cette ville, comme il l'avait fait précédemment pour le Collège de La Courneuve.

         Il reprit donc en partie son "Du Fond du Gouffre" qu'il pensait avoir laissé un peu en suspens, pris par le temps, et organisa sa nouvelle oeuvre en trois parties sous le nom de "Trois Métamorphoses du Rêve".


Metamorphoses-du-Reve--4-.jpg

Le pupitre de violon avec au premier plan René Malleret, professeur de la classe, au soir de l'exécution des "Trois métamorphoses du Rêve".


        Il disposait cette fois, non seulement d'un orchestre (celui des élèves et des professeurs du Conservatoire, plus des musiciens de l'orchestre d'harmonie qu'il était alors chargé de diriger), de choeurs (la chorale d'enfants du Conservatoire), mais aussi de récitants à travers les acteurs de la troupe du Nain Jaune installée dans ce que l'on appelait à l'époque le "C.D.I." ou Centre Dramatique d'Issoudun1 ; il leur ajouta les enfants des écoles de la ville, avec les peintures qu'ils avaient réalisées sur différents quartiers de la cité, et le Club "Photo" de la MELI (Maison d'Expression et des Loisirs d'Issoudun), auxquels il réserva un rôle tout à fait particulier.

         Quant aux trois solistes (hautbois, vibraphone et ondes Martenot), il leur attribua de nouveau les "Déserts" parfaitement achevés qu'il avait écrits pour Du fond du Gouffre, mais aussi une place de premier plan au sein de la partition ; et comme Patrice Chazal ne pouvait se libérer il confia le pupitre de vibraphone à un jeune enseignant du Conservatoire de Montluçon dont il fit à ce moment la connaissance : Daniel Ardaillon (voir ici un article où il est cité).

Metamorphoses-du-Reve--5-.jpg

Daniel Ardaillon au vibraphone lors de l'exécution des "Trois Métamorphoses du Rêve". Derrière lui, les garçons de la chorale du Conservatoire.

 

    Dans la Première Métamorphose il intégra ses propres poèmes, ceux qui plus tard devaient être édités sous le titre de Poèmes pour mes Dessins de Nuit (dans Parcours secret derrière Orion, éditions François Villon, Issoudun 1997). Ils furent lus alternativement par Bruno Nion et Bernard Martin.

   À sa chorale d'enfants,  il apprit  aussi à effectuer des onomatopées, différents bruits destinés à évoquer les sons de la nature (crissements d'insectes, reflux des vagues sur le sable) ; et de plus il confia des appeaux dans le but d'illustrer encore mieux les impressions ressenties dans la campagne.

    Dans l'extrait suivant les enfants ouvrent progressivement la bouche dans un "mmmouâ" expressif, puis le récitant aborde le poème2 où Robert déplore la perte de sa maison natale (l'auberge avait été vendue par son père) : un cri le ponctue. 

       Peu à peu les textes nous mènent vers une reprise de possession de soi grâce au secours de la terre à laquelle le poète se sent lié, et à ce moment surgit une nouveauté : la projection contre le décor, au-dessus des musiciens, de photographies réalisées par le Club Photo de la MELI, soigneusement triées et choisies de manière à évoquer les douze mois de l'année.

       Voici le poème, puis les deux premiers mois et le début du troisième, dont on perçoit bien la succession à la grande respiration existant entre chaque projection d'image.

       Ce "retour à la vie" s'épanouit avec l'évocation de la naissance de la première fille de Robert Bichet ("Mais tu es là, petite fille d'un printemps..."), et c'est sur cette joie que s'achève la première métamorphose, avec le vibraphone qui tinte comme un grelot, la trompette qui sonne triomphalement, et les appeaux utilisés par les enfants choristes. 

 

Trois Métamorphoses du Rêve- Issoudun82

Sur cette photographie de presse, on voit Robert Bichet levant haut les bras pour commander à la fois un changement de mesure à son orchestre et un changement de diapositive sur le décor.

    

     Dans la Seconde Métamorphose, qui ne doit plus rien à "Du Fond du Gouffre", l'atmosphère change totalement : reprenant une partition de musique électroacoustique qu'il avait travaillée au GRM, Robert Bichet la superpose à des lectures de textes d'enfants de l'Ecole Freinet, en y ajoutant la projection de tableaux peints par les enfants des écoles d'Issoudun  et représentant différents lieux de la ville.

      Grâce aux sons enregistrés on flotte dans une sensation étrange de rêve éveillé, qui agit comme un baume et peu à peu guérit les blessures évoquées dans la première partie.

    Trois Métamorphoses du Rêve-Issoudun82

     

      Dans la Troisième Métamorphose les choeurs d'enfants et les récitants ne sont plus sur le plateau. Seuls subsistent les solistes et les meilleurs musiciens d'un orchestre lui aussi restreint.

     Après une introduction dans le style répétitif au célesta rejoint peu à peu par les autres instruments, puis un intermède très tendre, on va assister à un véritable éloge de la vie quotidienne à travers 24 heures d'une journée, qui sont évoquées musicalement tandis qu'à nouveau des clichés pris par les photographes de la Meli et choisis par Robert sont projetés sur le décor.

     Introduction de style répétitif:

     Intermède :
       Puis début de la projection, accompagnée tout au long par un synthétiseur dont le son varie autour de celui d'un piano, et auquel se superposent les instruments.
      Démarrant du petit jour, une à une les scènes du quotidien sont évoquées : les éboueurs, le petit déjeuner, le départ des enfants pour l'école, le facteur, chaque heure a sa spécialité. Mais bientôt la nuit paraît, et après la vision d'un couple sorti tardivement on aborde les oiseaux de nuit, les petits animaux qui remuent subrepticement pendant que dorment les humains... Et enfin on atteint le petit matin, illustré par des lapins sortis peu avant l'aube.
     Pour conclure, c'est le Choral de Du Fond du Gouffre qui est repris trois fois aux ondes et à la trompette, comme pour refermer un beau livre...
(Ici les deux dernières reprises)

 

Metamorphoses-du-reve-juin82.jpg

 

       Cette création, si elle décontenança beaucoup d'Issoldunois venus cependant applaudir leurs enfants ou admirer les dessins et photographies projetés, enthousiasma les musiciens, subjugués par la maîtrise de Robert Bichet dans la direction d'une oeuvre aussi complexe qu'ils n'avaient eu le loisir de répéter cette fois encore que dans la semaine précédant le concert, ainsi que les responsables culturels touchés de l'intérêt qui leur était porté et la Presse, frappée par la nouveauté de l'évènement.

   Martine Geoffroy, journaliste au Berry Républicain et auteur des photographies ci-dessus écrivit peu après :

«  Samedi soir - un très grand soir en fait pour la pédagogie et la musique - ce "planeur" incorrigible nous a époustouflés. En créant au C.D.I. son concert poétique "les Trois Métamorphoses du Rêve", Robert Bichet aurait pu nous lâcher en route tant sa puissance créatrice était intense. Mais non, il nous a prouvé (...) qu'avec une personnalité généreuse et un amour passionné de la musique aucun son, fût-il inattendu, aucun rêve donc, aucun sentiment ne restait inaccessible.

     Avec ce chef d'orchestre étonnant, les jeunes élèves et leurs aînés (...) ont franchi avec un véritable plaisir (...) un pas de géant dans l'aventure musicale.

    " C'est certainement la soirée la plus intéressante qui ait été donnée au C.D.I. depuis sa création" nous confiait le Directeur du Centre Dramatique. Un bien bel éloge. »

 


Et qu'on appelle aujourd'hui le CCAC (Centre Culturel Albert Camus).

Troisième partie des Poèmes pour mes dessins de nuit.

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5 novembre 2010 5 05 /11 /novembre /2010 16:08

     Vendredi 12 novembre prochain à 20 heures aura lieu la première des soirées mensuelles gratuites du Conservatoire d'Issoudun.

      Située cette fois au Centre de Congrès (au lieu de la Boîte à musique comme précédemment), cette soirée sera comme chaque année à la même époque réalisée en partenariat avec le Groupe Poétique François Villon, et associera aux lectures de textes des chansons de l'auteur-compositeur Daniel Cabaret, des mélodies accompagnées au piano, de la musique de chambre, et des improvisations de Robert Bichet.  

      A cette occasion vous pourrez entendre la jeune violoncelliste Aude Walker-Viry, qui chantera également, ainsi que son frère Clément Walker-Viry, pianiste, et leur père Jean-Benoît Walker-Viry, bassoniste et actuel directeur du Conservatoire.

 

Aude-WalkerViry-25juin09.jpg

Aude Walker-Viry, violoncelliste, photographiée à Issoudun en juin 2009.

Clement-WalkerViry-09.jpg

Clément Walker-Viry, pianiste, photographié à Issoudun en juin 2009.

JB-Walker-Viry-basson-92.jpgJean-Benoît Walker-Viry au basson lors d'une prestation à Issoudun en 1992. Avec lui le pianiste Michel Poletto.

ConférenceMessiaen 05Robert Bichet improvisant au vibraphone

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28 octobre 2010 4 28 /10 /octobre /2010 20:06

       Robert Bichet est un farouche défenseur des droits de l'homme. Rien ne le révolte plus que le racisme, la violence, la torture. Il s'est donc jeté tout en entier dans le projet proposé en cette année 1985 par le groupe Amnesty International d'Issoudun, autour des images du nouveau calendrier dessiné par Jean-Michel Folon.

        On le trouve aujourd'hui dans ce livre illustré.

Folon-declaration.jpg      

      En tant que directeur du Conservatoire d'Issoudun chargé d'animations dans les écoles, Robert avait entamé avec des institutrices de la maternelle George Sand un grand travail de fabrication d'instruments et d'utilisation de percussions avec des tout-petits.

     Il décida de les utiliser dans sa musique, en leur expliquant ainsi de quoi il s'agissait :

     « Imaginez un papillon qui est retenu dans des fils de fer barbelés...  Cela lui fait très mal,  cela lui déchire les ailes ! Alors on va entendre toute sa souffrance, tous ses efforts pour se libérer. Il n'y parviendra pas mais à la fin quelqu'un va enfin le délivrer, et le papillon va s'envoler haut, très haut vers le ciel bleu, jusqu'à ce qu'on ne le voie plus. »

    Ainsi de tout jeunes enfants participèrent à un grand concert donné exceptionnellement dans l'église de la ville, figurant l'innocence dans une vibrante prière pour la paix. Et il semble, vous vous en rendrez compte par vous-même, que cela soit une des oeuvres les plus émouvantes de Robert Bichet, car on y sent, entre les quelques cris d'enfants qui s'ajoutent par accident à la partition comme pour prouver que tout cela est bien réel, toute l'émotion d'un orchestre suspendu à un chef dont on découvrait alors l'aptitude stupéfiante à faire surgir la musique de presque rien, toute l'attention d'un public qui n'en croyait pas ses yeux ni ses oreilles, et toute la solennité d'un appel à résister à la violence et à l'oppression... Les battements obstinés de la grosse caisse sont comme la pulsation de la vie qui résiste, et qui vaincra envers et contre tout.

      L'oeuvre, en trois parties enchaînées, dure au total vingt-cinq minutes. A l'orchestre du Conservatoire et aux objets sonores des enfants s'ajoutent les Ondes Martenot tenues par Francesca Paderni, le vibraphone tenu cette fois par Dany Raffali, et un récitant qui fut Bernard Martin, acteur alors en résidence à Issoudun (troupe du Nain Jaune). La prise de son pour la première fois très soignée est due aux techniciens du Centre Dramatique d'Issoudun, notamment Eric Michot, et le Groupe Lumière de la Maison des Loisirs assurait la projection des dessins de Jean-Michel Folon.

Le voyage d'un papillon- Issoudun85-Les pancartesTout en dirigeant l'orchestre des élèves et des professeurs du Conservatoire, Robert brandit des pancartes représentant l'instrument que les enfants doivent prendre en mains pour démarrer à son signal (photo de Martine Geoffroy pour le Berry Républicain).

Le voyage d'un papillon- Issoudun85-Les enfantsSur l'estrade derrière l'orchestre, on voit les petits assis à leurs pupitres avec leurs institutrice pour les guider, et devant eux les boîtes en carton contenant leurs divers objets sonores (photo de Martine Geoffroy pour le Berry Républicain).

 

       Voici les cinq premières minutes de l’œuvre, qui dressent l'atmosphère de la première partie : "Souffrance". Tout y exprime l'angoisse, les appels au secours, les chaînes, la douleur. Les enfants frottent sur des boîtes de conserve qu'ils ont eux-mêmes arrangées, sur des coquilles Saint-Jacques, puis secouent des maracas.

      Même la torture est évoquée, dans une atmosphère qui devient peu à peu insupportable (utilisation par les enfants de tuyaux de plastiques dans lesquels on souffle puis de sucettes sifflantes, qui seront reprises à la fin dans une atmosphère plus gaie).

     Alors le récitant se lève et énonce Les droits de l'homme. Ponctuant chaque proposition, une diapositive s'affiche au-dessus des enfants derrière l'orchestre, portant le dessin réalisé pour elle par Folon.

Le voyage d'un papillon-Issoudun85-Le récitant

  A gauche de Bernard Martin, derrière Robert Bichet, vous apercevez les amplificateurs des Ondes Martenot. L'orgue de l'église à droite n'était pas utilisé, mais devant lui se trouvait le piano (photo de Martine Geoffroy pour le Berry Républicain).

 

         Et juste ensuite commence la troisième partie : "Liberté"... Tout un univers de ciel bleu s'ouvre, et comme un point qui diminue on voit le papillon se noyer peu à peu dans un océan de bonheur. Les enfants soufflent dans des appeaux qui évoquent les oiseaux et la lumière. Vous constaterez que Robert Bichet, plus contemplatif que jamais comme dans sa poésie, fait tenir interminablement les notes comme pour évoquer l'inaltérabilité du ciel...

         Et voici l'extrême fin, dans laquelle l'onde figure le papillon se fondant dans la lumière.

 

Concert donné en l'Église Saint-Cyr d'Issoudun le 16 juin 1985

Cet article est la reprise plus détaillée de l'ébauche esquissée sur mon blog personnel ici.

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13 octobre 2010 3 13 /10 /octobre /2010 23:00

     Eleves-au-travail--1-.jpg

   Après quelques années d'observation dans les collèges de banlieue où en tant qu'auxiliaire de l'Education Nationale il enseigne la musique aux adolescents, Robert réalise que c'est en étant totalement lui-même, et totalement à l'écoute de ces jeunes souvent en grande difficulté, qu'il va réussir à gagner leur intérêt et leur respect pour sa discipline. En arrivant au collège Raymond Poincaré de La Courneuve, où le précédent professeur de musique avait vu sa chaîne Hi-Fi voler par la fenêtre (nous sommes en 1978), il commence par lancer à ses classes médusées :

    - " Vous ne pouvez pas être plus mauvais élèves que je ne l'ai été ! Vous savez pourquoi je suis devenu enseignant ? Parce que j'étais un cancre, et que je suis capable de comprendre ce qui se passe dans la tête de tous les cancres !"

     En effet Robert était un rêveur et à l'école cela ne plaisait pas toujours à ses professeurs... Lisez son poème "l'Enfant" dans le recueil "Là-bas sont tous les rêves" (ou ici, sous forme de "poème illustré"), et vous comprendrez.

      Il leur explique alors qu'il est normal qu'ils rêvent, parce qu'ils en ont tous besoin, et que leurs rêves eh bien, il va les mettre en musique.

 

      C'est alors qu'avec les enseignants de l'établissement, et surtout avec le soutien inconditionnel du principal d'alors Paul Combes (dont il dira plus tard qu'il fut l'un de ses "pères spirituels"), il monte un Projet d'Action Educative (PAE) dans lequel il invite ses élèves à écrire des poèmes qui formeront la trame d'une oeuvre dont ils seront eux-mêmes les interprètes. Grâce à cette implication personnelle il pense entraîner peu à peu les enfants vers la découverte de la musique contemporaine qu'il adore, et notamment d'Olivier Messiaen qui en représente pour lui le sommet.


Les-enseignants-du-CES-R.-Poincare.jpgLes enseignants du CES Poincaré. Malheureusement M. Combes ne s'y trouve pas.


     Déjà Robert pense à ce titre : Du fond du Gouffre. Dans son esprit cette musique est un cri, pour faire entendre des voix qu'habituellement on n'entend pas.

      Et pour cela évidemment il faut qu'il mette en jeu toutes ses facultés créatives car le problème qui se pose à lui est celui-ci : comment permettre à des enfants qui sont réfractaires au solfège et à tout ce qui est "savant" de s'exprimer musicalement, alors qu'il vient de longuement leur expliquer que même l'homme des cavernes était un créateur !

     L'idée lui vient donc de fabriquer des signes conventionnels (voir cet article, à la fin), permettant de créer des effets sonores sans utiliser trop de notes ni de difficultés de lecture.

      Puis il recrute une "chorale expérimentale", formée à la fois de jeunes et d'enseignants volontaires, qu'il va former à différents effets vocaux qui vont des onomatopées et chuchotements à une expression vocale guidée par les signes. C'est dans cette chorale que se trouveront les élèves dont il recevra les  poèmes : certains seront scandés, exprimés de diverses manières, l'un d'eux sera chanté sous la forme d'un choral.


Répétition des choeursEnfants et adultes durant les répétitions


      Par ailleurs il fait appel à des camarades de l'Université pour tenir divers pupitres de l'orchestre (tel le célesta) et à trois interprètes professionnels pour étoffer la partition au plan musical. Ceux-ci seront Michel Giboureau, un ami de longue date puisqu'élève avec lui dans la classe de Gilbert Flory, pour jouer en soliste du hautbois, du hautbois d'amour et du cor anglais ; Patrice Chazal pour tenir les percussions (très importantes puisque Robert est un fervent d'Olivier Messiaen) ; et enfin Francesca Paderni, qu'il rencontrera à cette occasion mais qui deviendra l'une de ses plus fidèles interprètes et amies, pour les  Ondes Martenot.

Michel-Giboureau.jpgMichel Giboureau au hautbois

Francesca-Paderni-aux-ondes-Martenot.jpgFrancesca Paderni aux Ondes

Patrice-Chazal.jpgPatrice Chazal au vibraphone


    Pour chacun d'entre eux il composera une pièce en soliste qu'il intitulera "Désert", chaque désert devant introduire l'une des trois parties (enchaînées) de l'oeuvre.

    Le Désert II pour hautbois se verra édité par les éditions Lemoine dans la collection Carte Blanche à... destinée à de jeunes auteurs, après la transformation de Du Fond du Gouffre (dont nous ne possédons hélas pas d'enregistrement) en une version enrichie qui sera présentée trois ans plus tard à Issoudun sous le titre de Trois Métamorphoses du Rêve. Pourtant la partition soliste elle-même n'avait subi aucun changement, elle est publiée telle qu'elle fut écrite et interprétée à la Courneuve en ce mois de juin 1979.

 

Désert II pour hautbois

     Écoutons pourtant le Désert I pour vibraphone, dans l'interprétation de Daniel Ardaillon lors de ce second concert donné à Issoudun en 1982. Les Trois Métamorphoses du Rêve n'ayant aussi été enregistrées que partiellement, c'est le seul que je puisse vous faire entendre.


Le Désert I pour vibraphone, dans le texte même qui a été joué lors du concert de La Courneuve, mais ici enregistré en 1982 à Issoudun par Daniel Ardaillon, professeur au Conservatoire National de Montluçon. L'enregistrement amateur est mauvais, et malgré mes efforts pour supprimer les bruits intempestifs on en entend tout de même beaucoup ; par contre les derniers sons pianissimo du vibraphone n'ont pas été bien saisis et semblent engloutis dans l'espace (huit battements sur la même note suivant le dernier accord) ... 

 

     Quant au Désert III pour ondes Martenot, Francesca Paderni le programma par la suite très souvent dans ses propres concerts ; en effet il présente l'avantage de mettre en valeur ce merveilleux instrument dans mille possibilités souvent ignorées.

     Dans la première partie de l'oeuvre, Robert Bichet fit entendre quelques-uns de ses poèmes d'alors ; puis il consacra entièrement la seconde à ceux de ses élèves, avec pour l'un d'eux un choral attribué aux voix et totalement écrit, que Robert affectionnera au point de le transcrire pour orchestre d'harmonie et de le faire rejouer ainsi plusieurs fois comme une oeuvre à part entière.


Repetition.jpgUne répétition vue depuis le pupitre du vibraphoniste. Au fond et à droite, les élèves de la chorale ; juste devant, un étudiant au célesta ; sur la gauche Michel Giboureau ; vers le fond Francesca Paderni, puis un enseignant jouant du "tam-tam" chinois (une sorte de grand gong tel qu'on le trouve chez Messiaen, voir ici) ; et enfin l'on devine caché un adulte aux cloches-tubes.

Location-de-materiel.jpgEn effet grâce au PAE Robert a pu louer tout le matériel nécessaire.

Grosse caisse tenue par un élèveUn élève également était préposé à la grosse caisse.

Flûtiste à bec
Bien sûr d'autres jouaient aussi de la flûte à bec.

 

    Durant la troisième partie de l'oeuvre, dont les répétitions n'avaient pas pu être totalement mises au point au grand effroi des participants adultes, Robert, galvanisé par cette osmose réalisée entre lui et tous ces enfants-poètes, s'empara du vibraphone sur lequel il improvisa longuement.

Robert Bichet au vibraphone     Enfin, il avait réussi à dépasser ses propres peurs devant la musique, il émergeait d'un gouffre de doutes et d'incertitude, porté par la foi qu'il avait su insuffler  à tous.

Robert dirigeant

    Magnifique photo prise comme toutes les autres du même sujet par Daniel Friedmann, passionné de photographie (cela se voit !) et CPE de l'établissement, dans le souci de conserver des traces de l'extraordinaire PAE réalisé à La Courneuve en cette année scolaire 1978-1979.

 

    (Oeuvre créée le 18 juin 1979 au Centre Culturel Jean de Houdremont de La Courneuve, Seine-Saint-Denis, en présence d'une salle comble malgré l'entrée payante).

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Profil

  • Martine Maillard
  • "C'est quand on est enfant qu'on emmagasine dans son cœur les choses les plus importantes de la vie" , dit souvent Robert Bichet.    

Je souhaite vous faire partager ici son enthousiasme et ses passions.
  • "C'est quand on est enfant qu'on emmagasine dans son cœur les choses les plus importantes de la vie" , dit souvent Robert Bichet. Je souhaite vous faire partager ici son enthousiasme et ses passions.

Présentation

Né en 1947, Robert Bichet reçut d'abord  une formation de musicien au Conservatoire National de Région de Tours en hautbois puis en écriture. Simultanément il publia deux recueils de poèmes sur la Région de Tours et commença à peindre sous l'influence de Pierre Dupas.

            Arrivé à Paris en 1970, il suivit durant deux années le stage de formation organisé par le Groupe de Recherches Musicales de Radio France et le Conservatoire National Supérieur de Paris, puis reçut une formation universitaire à la Faculté de Paris VIII où il fut admis au grade de licencié dans les départements de Musique et d'Arts Plastiques. 

          Tandis que deux nouveaux recueils de poèmes voyaient le jour, il s'initia à la gravure et commença à développer une technique d'encres soufflées. Par ailleurs ses relations avec de multiples amis instrumentistes enrichit sa connaissance des divers instruments et lui permit d'envisager une écriture musicale basée sur des masses sonores où apparaissent en relief des solistes dont tous les moyens sont mis en valeur. Cette exigence de recherche instrumentale lui valut une édition musicale à compte d'éditeur (chez Henri Lemoine) de son "Désert II" pour hautbois.

          Après avoir enseigné dans divers collèges de la Région Parisienne et avoir réussi à y insuffler un élan vers l'expression musicale contemporaine, il fut nommé en 1981 directeur du Conservatoire Municipal de Musique d'Issoudun (Indre), où conjointement à ses activités d'administrateur il développa largement sa peinture,  sa poésie et sa musique, par des créations originales spécialement conçues  pour ses élèves, ou même pour les enfants des écoles, appelés à participer.

        Retraité depuis 2007 il poursuit ardemment par des cours, des conférences, des animations, des concerts et des expositions, le but qu'il s'est fixé :  amener chacun à éveiller le poète qui sommeille en lui, en prenant conscience que tout être humain est un créateur.       

L'Art vient d'ailleurs, il est sacré.

L'artiste n'est qu'un transmetteur capable de s'émerveiller.

Quels que soient sa race, son sexe, son âge, sa condition sociale, tout être humain a la possibilité de dire ou de penser : "c'est beau... ... ... "

C'est à cet instant qu'il devient poète.

S'il s'autorise à créer envers et contre tous, il devient alors artiste, nourri par l'énergie d'une force intérieure qui le dépasse et qui le guide.

Robert Bichet

Citations

« L'artiste doit aimer la vie et montrer qu'elle est belle. »

Anatole France

 

« Nous, nous voulons être les poètes de notre vie. » 

Frédéric Nietzsche

Un Reportage Vidéo

Bibliographie

POÉSIE

- Expansion d'amour

(Editions J.F.P.F., 1967) épuisé.

- Triptyque :

  . Expansion d'amour
 . Altitudes

  . Douze paraboles pour une jeune fille

(Editions José Millas-Martin, 1970) épuisé.

- De la fenêtre

(Editions Saint-Germain des Prés, 1971) épuisé.

- De la fenêtre

(Editions José Millas-Martin, 1972).

- Mes saisons de Bracieux

   Poèmes pour eux

   Poèmes venus d'ailleurs

(Editions Saint-Germain des Prés, 1973) épuisé

- Parcours secret derrière Orion

(Editions François Villon, 1997)

- Là-bas sont tous les rêves

(Editions Caractères, 2009)

 

MUSIQUE

- Désert II     pour hautbois

Extrait de "Du Fond du Gouffre", durée 7'

(Editions Henry Lemoine, 1986).

- Parcours secret derrière Orion      pour 7 saxophones

(5 saxophones alto mi b, 1 saxophone ténor si b et 1 saxophone baryton mi b), durée 20'

(Editions Van de Velde, 2002).