Voici le dernier poème de Robert Bichet.
Vous apprécierez le fait qu'en poésie, non seulement il parle DE la musique, mais encore il parle EN musique, car il y a des crescendos, des decrescendos, des rythmes, des accelerandos, des ralentis...
Tout cela est traduit par la typographie, mais le poème d'évidence est fait pour être entendu.
Par ailleurs il ne peut s'empêcher de conserver, comme une photo-souvenir, le décor exact des différents moments où il était occupé à écrire ce poème... On voit qu'il ne l'exprime pas d'un seul coup, mais, comme il le dit lui-même, que c'est "comme un accouchement, avec différentes contractions !" Le poème est comme un fil subtil qui relie entre eux les moments bénis où, libéré des différentes corvées imposées par la vie, il est enfin LUI-MÊME, c'est-à-dire identifié à sa véritable nature : la musique (ou la poésie, mais c'est la même chose...) !
Musique… Musique… Musique…
Tu défais le réel
et tu transportes le rêve
que tu déguises toujours
en grand beau bateau blanc
Bateau-lyre, bateau-rêve
Bateau cheval ailé
Beau papillon-lumière
Bateau-grenier, bateau-sommeil
Bateau lever du jour
qui fait du ciel la mer
d’une route, la rivière
Musique aimée,
Musique refuge
Tu dessines en couleur
Tu ouvres les fenêtres
Et tu fais de la nuit
la plus noire
la plus triste
la pus longue
le jour le plus ensoleillé
le plus grand beau ciel bleu
le plus grand beau voyage… … …
Musique - plein ciel
Musique - plein vol
Quand tu chantes, je chante
Quand tu danses, je danse
Quand tu ris, je ris
Je ris comme un enfant
qui court et qui enchante…
je ris comme un enfant
à gorge déployée
les yeux pleins de soleils
les mains tendues en l’air
Robert Bichet
Poème commencé à Bourges ce vendredi 18 octobre 2014 dans ma voiture à 14h45 sur la route de La Charité, puis dans la salle d’attente du cabinet médical de mon cardiologue… Poursuivi à Marmagne, 11 rue de Marmignolles dans la cour, sur le toit de ma voiture près du portail ouvert ce mercredi 22 octobre à 14h45 après avoir fait la vaisselle et passé l’aspirateur dans la cuisine et sous la véranda, alors que Zouzou dormait impassible sur la chaise-fauteuil de la salle à manger près de la fenêtre et du téléphone. Achevé à Marmagne, ce jeudi matin 23 octobre sur la table de la cuisine en face de la fenêtre qui donne sur le pignon aux oiseaux. Repris et achevé définitivement à Bel Air ce mercredi 29 octobre en fin de matinée, dans ma chambre-grenier sous un beau ciel ensoleillé d’automne.