La prochaine conférence de Robert Bichet aura lieu comme indiqué sur cet avant-programme
le lundi 9 mars de 18h à 20h
et portera sur
Serge PROKOFIEV.
Bien connu pour son 3e Concerto pour piano, son ballet Roméo et Juliette ou son Pierre et le Loup, il reste avec Igor Stravinsky le musicien russe du XXe siècle le plus apprécié du grand public.
Ce fut un enfant prodige. Né en 1891 dans une famille aisée sous l'Empire Russe, il est dirigé très tôt vers la musique par sa mère qui découvre ses dons, et après quelques études à Moscou intègre en 1904 le prestigieux conservatoire de Saint-Pétersbourg où il devient l'élève entre autres de Rimski-Korsakov.
Quoi d'étonnant ainsi à ce que l'on découvre en lui par la suite un génie de l'orchestration ! Par exemple dans la merveilleuse Suite Scythe qu'il composa en 1914 sur un argument tiré de la mythologie de ce peuple d'Europe Centrale.
De cette prodigieuse précocité Prokofiev gardera toujours une grande assurance en sa supériorité et une passion sans cesse renouvelée pour des formes résolument modernes d'écriture.
Sa production, marquée d'une personnalité étonnamment énergique, est si abondante que Robert ne pourra qu'en esquisser les grandes lignes.
Il s'arrêtera cependant plus volontiers sur les oeuvres que l'on connaît moins, telle cette étonnante seconde symphonie (il y en a sept en tout dont la première répond, on le sait, au goût déclaré de l'époque pour le "néoclassique") qui fut surnommée "de fer et d'acier" à cause de l'engouement qu'elle traduit - comme certaines oeuvres de notre Arthur Honegger - pour le monde des usines et la montée des machines... Son premier mouvement serait ce que Prokofiev a écrit de plus dissonant...
Mais je ne veux pas vous faire fuir et terminerai sur une note plus "romantique" avec cette superbe Ouverture sur des thèmes juifs...
Prokofiev mourra en 1953 le même jour que Staline, si bien que l'on attendra six jours pour annoncer son décès ; ensuite il lui faudra passer par un certain purgatoire en raison de cette influence néfaste avant d'être reconnu à sa juste valeur et être couronné du prix Lénine (1957).
Comme à l'accoutumée en cliquant sur l'image ci-dessous vous pourrez télécharger le PDF de l'affiche présentant la conférence.