Dans la série des "Cité-Sommeil" en très grand format (voir la rubrique "dessins, expositions" et particulièrement ici et là), Robert Bichet vient d'achever une nouvelle création.
Il l'a nommée "Cité-Sommeil aux images multiples", et comme d'habitude a commenté largement sa composition au revers du tableau : non seulement il y détaille ses intentions et différents aspects du contenu, mais en plus il y expose les circonstances qui ont amené son apparition (particulièrement les musiques et chansons écoutées lors de son élaboration).
Voici le tableau dans son ensemble :
Voici maintenant différents secteurs du tableau, que vous verrez plus sombres en bas où l'on trouve des étages d'arbres commençant à pousser et quelques escaliers ou petites maisons de style méditerranéen très claires - et plus pâles vers le haut, où les "buildings" se tendent de plus en plus comme des doigts vers l'infini ; tandis que cette lumière éclatante faite de jaune et d'orangé - une lumière d'or en somme - baigne le tout.
Je regrette seulement la qualité médiocre de mon cliché qui, saisissant le tableau légèrement incliné, ne le rend pas toujours net.
Quand je parlais de "lumière d'or", comment ne pas songer au titre "Cité-Sommeil", et lire également "la Lumière dort" ?!
Il émane de ce tableau (comme des autres du même type) une paix profonde qui s'exprime par la solidité de la structure (pierres, troncs) comme par sa transparence (les escaliers,les maisons blanches qui sont autant d'échappées mystérieuses vers un "ailleurs" déjà présent).
Ici ou là (comme juste ci-dessus, au bas du "haut du dessin"), on aperçoit la pointe d'un navire en partance, de petits chalutiers qui sont comme autant de résolutions dans un espace tranquille, autant de flèches tendues, de téléscopes visant l'infini. Dans la partie "milieu gauche dessus" que j'ai intitulé "le cercle enchanté", vous en avez une quantité, des ces petits bateaux obstinés en route pour la pêche du matin, et qui courent derrière des arbres, des pierres et des maisons à l'ombre de hauts castels mélancoliques aux ruines complices.
Et sous ce prétexte de mouvement le temps semble arrêté, n'existe pas. D'ailleurs parfois on ne sait plus si l'on voit un bateau ou simplement le tronc d'un arbre qu'un pan de mur a dissimulé de biais...
C'est dans cette partie centrale gauche aussi que vous découvrez sur les apparentes tours austères de château de petites maisons cachées... Il y a comme un clin d'oeil d'enfant farceur qui se serait caché derrière un rideau ; et les tours figurant en haut du tableau s'estompent dans le rêve, avec en suspens la question de tous les possibles... Ce sont des galaxies en attente de formation, des terres vierges !
Il me reste à vous montrer le commentaire principal figurant au dos du tableau, en haut :
On y retrouve le nez pointé du bateau en partance - suivi de quelques points d'orgue... Auquel s'ajoute en bas le soleil accompagné d'oiseaux (sept exactement) qui est si important mais semble cette fois absent du dessin (à moins qu'il ne m'ait échappé ?)...
" Ces bateaux... Ces bateaux... ...
Tous ces bateaux qui partent... ... ...
Tous ces instants de rêves, d'arrêts, de flamboiements,
Ces oiseaux-papillons,
Ces Eternels Départs ............
Toutes ces Maisons-soleil,
Citadelles... Minarets... Cathédrales... ................... "